La galaxie française des think tanks est sur le point de s'enrichir
d'une nouvelle étoile : la Fondation Terra Nova. Une étoile qui a
semble-t-il l'ambition de rayonner fortement.
Terra Nova est un think tank progressiste fondé par Olivier Ferrand,
haut fonctionnaire, ancien conseiller de Lionel Jospin à Matignon et de
Romano Prodi à la présidence de la Commission européenne. Candidat (PS)
malheureux aux dernières élections législatives, Olivier Ferrand a
aussi été le directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn pendant les
primaires socialistes et a animé son club de réflexion, A gauche en
Europe (AG2E). Terra Nova se fixe comme objectif la production de
solutions politiques progressistes. Des productions pour expertiser
l'actualité immédiate, sous forme de "briefs". Et de la réflexion
programmatique à long terme, sous forme d'essais de fond, visant à la
rénovation de la matrice idéologique sociale-démocrate. La cible :
influencer les leaders politiques, les élus, les leaders d'opinion, et
plus généralement tous ceux qui travaillent sur les politiques
publiques.
Ce think tank est à regarder de près, car il s'agit à bien des égards d'une
première à gauche. Il se distingue des tentatives précédentes par au moins
trois éléments. D'abord, son ambition intellectuelle. Il réunit au sein de
son conseil d'orientation scientifique plus de 100 personnalités
intellectuelles de premier plan, ainsi qu'un cabinet de 250 experts. On
trouve dans ses membres fondateurs Eric Maurin, un des économistes vedettes
de la nouvelle génération, auteur notamment du Ghetto français, Marc-Olivier
Padis, rédacteur en chef de la revue Esprit, ou encore Thierry Pech,
secrétaire général de la République des Idées. Ensuite, sa volonté de
professionnalisme. Terra Nova affiche un budget d'un million d'euros, ainsi
qu'une direction très "pro" issue du privé, avec un vice-président,
Christophe Béjach, issu de la banque d'affaire et fondateur de L'Avion,
François Véron, fondateur du fonds de capital-développement Newfund, ou
encore Valérie Atlan, directrice chez Publicis Consultants. Enfin, une
structure juridique pérenne : une fondation d'utilité publique, rompant
ainsi avec les classiques clubs amateurs de la gauche.
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